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DE GUSTAVE FLAUBERT.

de toute façon, silence absolu. Mais j’ai encore bon espoir.

Je viens de relire deux fois la Paysanne. C’est superbe (sans exagération). Ça marche comme un chemin de fer, et c’est plein de couleur. Quoique je la susse presque par cœur, j’ai été attendri encore. Si je ne te renvoie pas l’épreuve aujourd’hui, c’est que je veux la faire lire à Bouilhet demain. Tu l’auras lundi soir. J’y ferais des corrections si je connaissais les signes. Mais j’appellerai ton attention sur quelques fautes de ponctuation. Il n’y a guère que celles-là et puis quelques espaces à observer entre les mouvements. Mais c’est bien dommage de n’avoir pas fait un volume diamant, comme Émaux et Camées. Ainsi, ça a l’air brochure. Il faut à toute force changer l’impression du titre. Tel que c’est, avec Poème de la femme plus gros, on croit qu’on va lire : le poème de la femme (et d’abord l’œuvre semble avoir des dimensions bien petites pour un titre si lourd), tandis que c’est la Paysanne, faisant partie du poème de la femme. La Paysanne doit donc être en plus gros caractères et attirer toute l’attention. Sois sûre que ce titre de « Poème de la femme » écarte les gens de goût (moi, par exemple) et bien des bourgeois. Il faut mettre :


LE POÈME DE LA FEMME.

PREMIER RÉCIT.
LA PAYSANNE.


en très gros caractères, car, encore une fois, c’est La Paysanne et, de la manière dont je dis, il y a moins de charlatanisme. Je crois cela très impor-