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CORRESPONDANCE

Bouilhet a un clou au cou. Il est en dispositions énergiques pour Edma et se fait des résolutions. Moi, je crois qu’il va m’en venir au nez. Enfin, nous t’arriverons toujours samedi vers six ou sept heures du soir. La Seine est débordée. Je ne sais comment j’irai à Rouen. Il me faudra prendre le bateau, et les heures ne coïncideront peut-être pas avec le chemin de fer. En tout cas nous irons dîner avec toi, et si d’ici à samedi tu ne recevais aucune lettre, c’est qu’il n’y aurait rien de changé dans nos plans. Peut-être mercredi ou jeudi t’enverrai-je un simple mot pour te dire : j’arrive. Adieu donc, à bientôt, dans huit jours à cette heure-ci. À toi, à toi.

Ton Gustave.

Tiens-tu absolument à mes Notes de voyage ? Moi je crois que maintenant il faudrait (sic) mieux que tu ne les lises pas. Tout ce qui est étranger au travail en distrait.


366. À LOUISE COLET.

Entièrement inédite.

Jeudi, minuit [17 février 1853].

Je n’ai rien fait depuis que je t’ai quittée, chère et bonne muse, si ce n’est penser à toi et m’ennuyer. Mon rhume continue. Je me chauffe à outrance et je regarde la neige tomber, mon feu brûler. Aujourd’hui pourtant je me suis remis à la Bovary ; je rêvasse à l’esquisse, j’arrange l’ordre, car tout dépend [de] là : la méthode. Mais ça vient