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DE GUSTAVE FLAUBERT.

manier un fusil, intelligent et vif. J’ai songé au jeune Leclerc[1], dont la dernière escapade n’a fait que me confirmer dans la bonne opinion que j’avais de sa personne. Si on le retrouvait, pensez-vous qu’il veuille venir ?

Croyez-vous que le choix soit bon ? En cas qu’il soit à Nogent maintenant, je vous reécrirais pour poser mes conditions. S’il est à Paris, y a-t-il moyen d’avoir son adresse ? Dans ce dernier cas il irait parler à Du Camp. Occupez-vous de cela, je vous prie.

J’ai vu chez M. Walkenaer[2] une Bible compacte en un volume in-8o dont je désirerais savoir l’éditeur et l’année de la publication. Quand Bonenfant[3] verra le susdit particulier, je lui serai fort obligé de m’obtenir ce renseignement. Et vous, vieux brave, avez-vous toujours peur du choléra ? Je ne sais s’il y en a à Rouen, mais on n’en parle guère. Je crois que vous pourriez vous aventurer sans péril. Au reste, je ne veux vous donner aucun conseil, de peur qu’à la moindre colique qui vous prendrait vous ne vous imaginiez trépasser. Mais j’ai tout de même bien envie de vous voir, je vous assure.

Adieu, cher vieil oncle ; je vous embrasse comme je vous aime.


  1. Garde-chasse de M. Parain.
  2. Savant érudit ; il possédait dans les environs de Nogent-sur-Seine, le Paraclet, monastère fondé par Abélard en 1123.
  3. Gendre de M. Parain.