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DE GUSTAVE FLAUBERT.

maigri. Dans ce moment on commence à préparer nos affaires, à Du Camp et à moi, et nous sommes en pourparlers pour un domestique. Donc, mon vieux, vers le mois d’octobre il est probable que je te saluerai de la main en passant, et quand nous nous reverrons j’en aurai de belles à te raconter.

Tu auras au mois de juin la visite d’un ancien camarade. Je t’adresse le sieur Fauvel qui va se promener en Corse. Donne-lui toutes espèces de facilités et de recommandations ; tu m’obligeras.

Comment, pauvre bougre, n’as-tu pas plus de chance que ça et ne peux-tu sortir de ton île qui, pour être le berceau du grand homme n’en doit pas moins commencer à te sembler fastidieuse ? Je ne sais si les Corses sont aussi stupides que les Français, mais ici c’est déplorable. Républicains, réactionnaires, rouges, bleus, tricolores, tout cela concourt d’ineptie. Il y a de quoi faire vomir les honnêtes gens, comme disait le Garçon. Les patriotes ont peut-être raison : la France est abaissée. Quant à l’esprit, c’est certain. La politique achève d’en tirer la dernière goutte.

Quand te verrai-je maintenant ? Si tu viens aux Andelys en septembre, je ne serai pas encore parti. Si tu te trouves à Marseille, peut-être nous y rencontrerons-nous. Écris-moi de temps à autre d’ici là. Adieu, vieil ami, je t’embrasse.


223. À PARAIN.
Croisset, samedi soir. [Mai 1849].

J’ai une grande nouvelle à vous annoncer, mon cher oncle (ce n’est point mon mariage) : je pars