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CORRESPONDANCE

dures dorées. Piédestal, triomphal, rime commune ; va avec : guerriers, lauriers.

D’un culte saint et la tête penchée


encore une tête. C’est trop de têtes.

Comme une Grecque eût fait de ses poètes dieux


atroce de tournure.

Une muse…
Attachait…


deux bons vers, si ce n’est conquis, qui est banal.

Tu passais radieux, ceint de la double gloire !!


deux idées ; une aurait suffi ; elles se nuisent. On voit à la fois des rayons et une ceinture. Que l’idée de radieux emplisse seule le vers ! C’est ceint qui est mauvais.

Les deux autres, qui finissent le mouvement, bons.

Héros triomphants


pas raide ; nous avons déjà triomphal plus loin. Toute la fin du couplet bien pâteuse. Mauvaises épithètes : courtisane étrange. Pourquoi étrange ? Pour rimer avec ange. Pourquoi ange ? Pour rimer avec étrange ; cheville double.

Le couplet qui suit me plaît assez et le commencement de l’autre, dont je ne comprends pas la fin parce que l’idée n’est pas nette ; et d’ailleurs encore du radieux.

Quoi qu’il en soit, il y a du bon dans cette pièce et j’en aime assez l’ensemble. C’est bien de toi dont on peut dire le mot de Boileau sur Corneille. Il a un bon génie qui lui souffle des vers