cela un cor fort sensible. S’il me marche jamais sur le pied, je lui fourrerai ce pied dans le ventre, et quelque chose avec. Ah ! ma pauvre Louise, toi, toi, avoir été là ! Je t’ai vue un moment tuée sur le pavé, avec la roue te passant sur le ventre, un pied de cheval sur ta figure, dans le ruisseau, toi, toi, et par lui ! Oh comme je voudrais qu’il revienne et que tu me [le] foutes à la porte crânement devant trente personnes !
S’il te récrit, réponds-lui une lettre monumentale de cinq lignes. « Pourquoi je ne veux pas de vous ? Parce que vous me dégoûtez et que vous êtes un lâche. » Il avait peut-être peur de se compromettre en venant voir si tu n’étais pas écrasée sous la roue.
Noble poète qui pense à amuser le prince-président en lui envoyant des facéties sur l’Académie (dont il est très fier d’être membre), et qui tremble encore, à l’heure qu’il est, que l’Académie n’en sache quelque chose ! Tu as manqué de tact dans toute cette affaire. Il y a du vent dans la tête des femmes comme dans le ventre d’une contrebasse ! Au lieu de t’élancer de la voiture, tu n’avais qu’à faire arrêter le cocher et de (sic) lui dire : « Faites-moi le plaisir de jeter dehors M. A. de Musset qui m’insulte. »
Je m’arrête, je ne veux pas t’en écrire plus long. Il est très tard ; je n’ai rien fait aujourd’hui, sauf ce soir depuis 2 heures.
La pièce sur M. Waldor est fort belle, fort belle. Quant au reste, assez médiocre.
Merci pour l’article, et qu’on le signe surtout ! J’attends les vers avec impatience.
Adieu, je t’embrasse, je te serre, je te baise