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DE GUSTAVE FLAUBERT.


Dimanche soir.

Je serai jeudi prochain à Mantes à 5 h. 15. Tu peux prendre le convoi de 3 h. 25 et commander le dîner si tu as le temps. Je t’attends au débarcadère. Adieu, mille baisers.

À toi. G.

324. À LOUISE COLET.

En partie inédite.

[Croisset] Mercredi, minuit [9 juin 1852].

Le même jour que j’ai appris la mort de Pradier[1]) (dimanche), j’en ai appris deux autres, celle d’un de mes camarades[2] de collège (cousin de mon beau-frère), qui vient de crever à Alger où il se promenait, et celle d’une jeune femme, ancienne amie de ma sœur, qui dépérit d’une maladie de poitrine causée par des chagrins d’amour. La dernière fois que j’ai vu l’un, c’est il y a cinq à six mois, ici, à Croisset, sur la terrasse de mon jardin où il fumait avec moi. La dernière fois que j’ai vu la seconde, c’est il y a une douzaine d’années, à la campagne, dans le château de son tuteur ; nous montions une côte ensemble, dans un bois, elle avait très chaud et marchait avec peine.

Ce pauvre Pradier, je le regrette ! Aimable et charmante nature ! Qu’il lui a manqué peu de

  1. 2 juin 1852.
  2. Fauvel.