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CORRESPONDANCE

Quant à mon voyage, nous avions commencé à l’écrire, mais cette façon d’aller nous eût demandé six mois et trois fois plus d’argent que nous n’en avons. Or c’est encore une plaie que je t’ai cachée, mais qui est vive chez moi, que celle-là ! Combien de temps irai-je encore ? Au diable l’avenir.

N’importe, il est toujours ennuyeux de ne pouvoir vivre à sa guise. L’histoire de Pétion et du praticien sont deux histoires embêtantes ; on n’aime pas ça ; nous en avons été fâchés pour toi.

À propos, quelles sont donc les révélations de l’Institutrice[1] ? Je flaire du drôle.

Adieu, à toi.
Ex Imo.

198. À LOUISE COLET.

Entièrement inédite.

Mardi soir.

Merci, merci de ta lettre de dimanche ! J’en ai ressenti dans l’âme un bien inouï, et j’ai eu pour toi un élan de tendresse qui m’a porté vers toi tout entier.

Mentalement, je me suis jeté dans tes bras, sur ton cœur ; j’aurais voulu y être ! Ne me juge pas sur l’apparence. Contrairement à beaucoup qui sont moins qu’ils ne paraissent, je suis peut-être plus que le dehors ne dit.

  1. Institutrice des enfants de la duchesse de Praslin, fille du maréchal Sébastiani, assassinée par son mari le duc de Praslin, le 17 août 1847.