Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 2.djvu/392

Cette page a été validée par deux contributeurs.
386
CORRESPONDANCE

[…] J’ai lu 50 pages de Graziella et vais me mettre ce soir à ta pièce. C’est pour cela que je t’écris maintenant. Demain matin je clorai ma lettre en t’embrassant de nouveau.


Dimanche.

J’ai lu l’Institutrice. La première impression ne lui a point été favorable. C’est lâche de style, sauf quelques phrases qui n’en font que mieux ressortir le négligé du reste. C’est fait trop vite, je crois.

Au reste, je t’écrirai cette semaine plus au long tout ce que j’en pense, après l’avoir relue. Ne te décourage pas toutefois. Je le suis par moment plus que tu ne le seras jamais, qu’on ne peut l’être.

J’ai toujours trouvé tes vers très supérieurs à ta prose. Il n’y a rien d’étonnant à cela, t’étant plus exercée aux uns qu’à l’autre.

Adieu, pauvre chère femme bien-aimée. Je t’embrasse comme je t’aime, tendrement et chaudement.


316. À LOUISE COLET.

Entièrement inédite.

Jeudi.

Je ne t’ai point fait de remarques particulières sur le style de ta comédie que je trouve vulgaire. Je sais bien qu’il n’est point aisé de dire proprement les banalités de la vie, et les hystéries d’ennui que j’éprouve en ce moment n’ont pas d’autre