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DE GUSTAVE FLAUBERT.

jusqu’au moment où l’on en a un nombre suffisant pour les ramasser en bloc et vous les rejeter à la figure. Max sera seul cet été à la Revue, sans influence artistique supérieure. Nous verrons ce qu’il fera alors et s’il est complètement perdu pour nous, ce que je pense à peu près. D’ici là, Bouilhet ne veut lui donner aucune prise à rien, qu’il ne puisse articuler aucun grief contre lui, même en dedans, qu’il se croie toujours le patron et le fil conducteur de cette électricité qu’il ne conduit pas du tout. Comprends-tu bien ce que nous voulons dire ? Bouilhet ne sait comment te remercier et s’excuser de refuser ton service. Je me suis chargé d’entortiller la chose de précautions oratoires. Quoique je n’aie pas été d’abord de son avis, je le crois en effet plus prudent et plus fort au fond. Ainsi, attendons jusqu’au bout. Quant à lui, je suis curieux du dénouement et je le présage pitoyable. Merci donc, pauvre chère amie. Nous t’envoyons un tas de baisers de reconnaissance et, me séparant de la dualité, je t’en envoie, tout seul, d’autres d’une autre nature.

À toi.

313. À LOUISE COLET.

En partie inédite.

[Croisset] Samedi soir, minuit et demi [27 mars 1852].

Tu aurais pu, chère Louise, te dispenser de te piquer pour ma malheureuse plaisanterie[1] sur

  1. Voir lettre précédente : « et qu’il m’envie ma place. […]. »