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CORRESPONDANCE

Tâche de me savoir quelque chose quant à l’affaire Sainte-Beuve. Il a paru aujourd’hui dans la Revue de Paris des vers de Bouilhet ; procure-toi ce numéro.

Je suis en train de raboter quelques pages de mon roman pour m’arrêter à un point. Mais ça n’en finit [pas]. Cette première partie, que j’avais estimée devoir être finie à la fin de janvier, me mènera jusqu’à la fin de mai. Je vais si lentement ! Quelques lignes par jour, et encore !

Voilà que je recommence comme du temps de Saint Antoine ; je ne peux plus dormir. Je n’en éprouve aucune fatigue. Une fois que mon horloge [est remontée], elle va longtemps ; mais il ne faut pas qu’on l’arrête. Et pour la remonter, c’est avec des cabestans et des machines. Je ne lis rien, sauf un peu de Bossuet, le soir, dans mon lit ; j’ai quitté momentanément tout pour arriver en temps. Je voulais être libre à l’époque que j’avais dite.

Adieu donc, pauvre cher cœur, à bientôt ; je t’embrasserai effectivement et comme je t’aime, à bras serrés.

À toi.

310. À LOUISE COLET.
[Croisset] Mercredi, 1 heure de nuit [3 mars 1852].

Laisse donc là toutes tes corrections. La chose est risquée : qu’elle le soit ! Merci, merci, pauvre chère femme, de tout ce que tu m’envoies de tendre. Je suis content de moi, de te voir heureuse à mon endroit ; comme je t’embrasserai la semaine prochaine !

Je viens de relire pour mon roman plusieurs