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CORRESPONDANCE

des chevaux, dans le fouillement des livres ou entre les deux seins d’une femme ! » (Poésie arabe contemporaine). N’est-ce pas que c’est très joli cela ?

Je lis en ce moment un livre de Daumas, sur les chevaux du Sahara, qui m’intéresse énormément. Pauvre Orient, comme j’y pense ! J’ai un désir incessant et permanent de voyage. Cet affreux froid l’augmente. Je voudrais vivre aux bougies, ou mieux aux lanternes chinoises, dans un appartement chauffé à 30 degrés, sur des tapis peints comme des parterres… Par le temps qui court, où se réfugier, si ce n’est en ses rêves ?

Adieu, chère bonne femme aimée, à demain. Tenez-vous les pieds chauds et le cœur tranquille.

À toi.

299. À LOUISE COLET.
[Paris, 31 décembre 1851.] Mercredi 2 heures.

Je n’irai pas vous voir ce soir, et je ne sais encore si j’irai chez Du Camp. Je lui avais donné rendez-vous hier et j’y ai manqué. À quoi bon porter chez les amis les fosses-Domange intérieures dont l’exhalaison vous asphyxie vous-même ? Je vais mettre le bouchon dessus et vous ne sentirez plus rien. Pardon, excusez-moi. J’ai eu le tort de penser tout haut, seul, un instant, deux soirs de suite. Je vous jure par Dieu que vous n’aurez plus à me reprocher de telles incongruités. Je serai gentil, aimable, charmant et faux à faire vomir ; mais je serai convenable. Je veux devenir un homme tout à fait bien.