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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Je suis en ce moment très occupé dans une besogne passagère que je vous conterai plus tard.

Adieu, chère Louise, je vous embrasse sur votre col blanc. Un long baiser à vous.


288. À LOUISE COLET.

En partie inédite.

Londres, dimanche soir [28 septembre 1851].

Chère Louise, votre lettre, datée de mercredi et envoyée à Croisset, était arrivée ici avant moi. Par suite d’un système de voyage absurde adopté par ma mère, nous avons été trois mortels jours à faire le voyage de Rouen à Londres. Enfin, hier au soir samedi, nous sommes arrivés à neuf heures du soir.

Je verrai dès demain matin votre libraire. Je pense, sans savoir pourquoi, qu’il faut d’abord aller chez le sieur Delisy. J’irai ensuite chez l’autre et vous tiendrai exactement au courant de l’affaire, sans m’engager avec aucun d’eux avant de savoir quel est celui des deux qui en offre le plus. Suis-je intelligent en affaire, hein ? C’est l’air du pays qui me pénètre.

Sanitairement parlant, je vais bien. Mon mal de gorge est passé. Mais j’ai tellement perdu l’habitude des voitures, en Orient, que celle de Rouen à Abbeville m’a éreinté.

Quant à ma santé, chère amie, ne craignez pas que je la compromette ici. J’ai des intentions chastes (et sur cette matière l’intention pour moi peut être réputée pour le fait).

J’ai lu la moitié du volume de Diderot. C’est