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CORRESPONDANCE

de français et ce que j’avais écrit, de longtemps avant mon départ, est illisible et non copié. D’ailleurs, dans l’état de dégoût où je suis de moi, ce n’est pas le moment.

À quelque jour, si j’ai dans mon navire une cargaison non avariée et qui en vaille la peine, quelque belle chose rapportée de loin ou trouvée par hasard (qui sait ?), vous serez des premières à la voir ; je vous le promets.

Adieu, à bientôt.

À vous.

G. F.

287. À LOUISE COLET.

Entièrement inédite.

Croisset, samedi soir.

Ma chère amie, je pars pour Londres jeudi prochain. Je porterai vos lettres et vous écrirai à mon retour ce que j’aurai fait pour vous. Je ne sais en vérité pourquoi j’irai voir Mazzini ; si vous avez une commission pour lui, je m’en acquitterai néanmoins avec plaisir.

J’ai commencé hier au soir mon roman[1]. J’entrevois maintenant des difficultés de style qui m’épouvantent. Ce n’est pas une petite affaire que d’être simple. J’ai peur de tomber dans le Paul de Kock ou de faire du Balzac chateaubrianisé.

J’ai eu mal à la gorge depuis mon retour. Ma vanité prétend que ce n’est pas de fatigue et je crois qu’elle a raison. Et vous ? Comment va ?

  1. Madame Bovary.