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CORRESPONDANCE

comme engrais ». La balle de Caudron[1], que j’ai revue là, m’a fait plaisir. Les couplets que j’aime le mieux sont ceux de

Caudron suivant les doctrines
De son illustre seigneur,


et surtout celui-ci, qui est infect de lourdeur bourgeoise :

Après six mois de ménage
Lise élargit ses jupons[2].

Quant aux vers sur « Un bracelet[3] », je n’aime pas le rejet

La femme d’un agent
La femme d’un agentDe change.

Agent de change est un seul mot, et d’ailleurs il y a là un peu trop d’intention et de chic ; ça me semble trop espagnol et cavalcadour.

Ce que j’aime le mieux, c’est le second quatrain et ce vers :

Donne ton poignet mince, ô ma jeune maîtresse,


qui est svelte, vigoureux et bien cambré. Mais l’idée finale a-t-elle assez de relief ? N’aurait-il pas fallu frapper plus fort dans le dernier vers ?

Envoie-m’en, des vers ; écris-moi de longues

  1. Caudron était un ami de jeunesse de Bouilhet qui lui a dédié plusieurs pièces. (Renseignement dû à l’obligeance de M. Léon Letellier.)
  2. Ces quatre vers appartiennent à une poésie inédite de Bouilhet intitulée « Des fumiers considérés comme engrais », écrite en charge du travail du naturaliste rouennais Pouchet sur Les Engrais. (Note de René Descharmes, éd. du Centenaire.)
  3. Le Bracelet, poésie inédite, datée septembre 1850, d’après M. Letellier.