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CORRESPONDANCE

Si vous voyez Clot-Bey, remerciez-le d’avance pour nous des recommandations qu’il nous a données pour Linant-Bey. Elles nous ont été fort agréables. Soliman-Pacha nous traite presque comme ses enfants. Il est probable que nous allons partir avec lui pour la Haute-Égypte. Le vieux brave est un excellent homme, franc comme un coup d’épée, et grossier comme un juron. Quant à Clot-Bey, c’est en Égypte qu’il faut venir pour l’apprécier. Ce qu’il a fait est énorme, je vous assure.

Nous allons quelquefois chez Gaetani-Bey qui a été enchanté de recevoir une carte de vous et qui nous a demandé beaucoup de vos nouvelles. Du reste vous êtes connu ici comme à Paris et il n’y a pas si mince médecin (même arabe !) qui n’ait entendu parler de vous ou ne vous ait lu dans quelque traduction italienne.

Un service, cher ami : y aurait-il indiscrétion ou empêchement à ce que vous écriviez à Meschid-Pacha, afin d’avoir dès à présent un firman impérial pour tout l’empire ottoman ? Nous nous en servirions en Palestine, Syrie, Kurdistan, surtout et Arménie ; pour le retour, cela nous serait fort utile. Nous allons écrire à cet effet au général Aupick, ambassadeur à Constantinople. Nous l’obtiendrons ; mais un bon appui de Meschid lui-même serait immense. Vous voyez comme la question est posée ; répondez-moi et agissez avec le même sans-gêne.