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DE GUSTAVE FLAUBERT.

brouillard ne nous fasse coucher en route. Adieu, tu seras contente, j’espère, de cette petite surprise. Encore adieu, mille embrassements. Ton fils qui t’aime.


232. À SA MÈRE.
Marseille, 2 novembre 1849.

J’ai reçu ce matin, pauvre chérie, ta lettre no 3 du 28, envoyée à Paris. J’espère que demain j’en aurai une adressée à Marseille directement. Quant aux miennes, tout le temps que j’ai été à Paris tu as dû en recevoir à peu près tous les jours. De plus, je t’en ai écrit une de Lyon et celle-ci, que je t’écris maintenant, te fût parvenue un jour plus tôt sans les brouillards du Rhône, qui nous ont retardés de 4 heures avant-hier. Du reste je t’écrirai encore demain et mercredi prochain je t’écrirai de Malte. Ainsi, 48 heures après que tu auras reçu ma lettre je serai occupé à t’en envoyer une autre. Tu vois donc, pauvre chère vieille, que cela n’est pas le diable. Quant à toi, tu peux m’écrire à Alexandrie de suite.

Tu dis que les récits de voyage sont bien loin de nous. Eh bien ! pour te prouver le contraire, je vais t’envoyer celui de Paris à Marseille. Quand il a fallu partir de chez Max, tout le monde était en eau, surtout ce pauvre Cormenin qui n’en pouvait plus et faisait pitié. Aimée, Jenny, la portière, etc., tout cela sanglotait et me faisait mille recommandations.

Dans la cour de la diligence nous avons trouvé