Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 1.djvu/81

Cette page a été validée par deux contributeurs.

toujours aussi facétieux. Pour Me Le Poittevin, il me dédaigne, il ne vient plus me voir que tous les deux jours, tellement il est empêtré dans ses projets d’ameublement, et tu sais qu’il ne faut rien pour lui donner un embarras du diable.

J’ai presque fini les Confessions de Rousseau et je t’engage fort à lire cette œuvre admirable, c’est là la vraie école de style.

À peine sorti du lit, j’ai repris la lecture de ce bon Rabelais que j’avais un peu négligé depuis quelque temps, mais j’ai continué avec un nouveau plaisir et je touche à la fin. Je te recommande le chapitre où il est question de Me Gaster. Mon Rabelais est tout bourré de notes et commentaires philosophiques, philologiques, bachiques, etc…

Écris-moi dans ta prochaine lettre quelque bonne blague, car pour moi j’ai l’esprit à sec.

Adieu, je vais déjeuner puis fumer une pipe.

Tout à toi. Embrasse toute ta famille […]


25. AU MÊME.
Rouen, 19 novembre 1838.

Chaque jour je remets au lendemain à t’écrire, mais enfin ce matin je te réponds ; je suis en effet fort occupé maintenant, non point parce que le père Magnier me donne beaucoup de devoirs, mais les études historiques et beaucoup de lectures commencées me prennent un temps infini. Dans quelques jours, je serai plus à l’aise et je te répondrai plus amplement.