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Vers 1885, quelques années après la mort de mon oncle, j’appris par M. E. Fasquelle que Mme Bissieu lui proposait de publier les lettres de Gustave Flaubert à sa mère Mme Louise Colet.

En éditeur respectueux des droits de chacun et en ami dévoué il avait refusé et croyait devoir m’en avertir. Ce fait me prouvait que des correspondances ignorées de moi allaient peut-être surgir et j’y voyais un danger ; alors ma résolution fut arrêtée : je devais prendre l’initiative, recueillir les lettres écrites par Gustave Flaubert et, s’il y avait lieu, les faire connaître au public.

Qui pouvait mieux que moi, sa file adoptive, accomplir cette tâche délicate et discerner, sinon par l’intelligence, du moins par mon amour filial si complet, ce qu’il convenait d’éditer ?

À cette époque, l’opinion répandue était très partagée ; beaucoup de gens blâmaient ces publications qui permettent aux inconnus de pénétrer jusqu’au plus intime d’un être. Sans doute, je partageais la