Comme si ce n’était pas assez de tout ton amour, tu m’offres encore tous les hommages et tout l’amour qu’on t’a donnés. Merci de cette attention de la médaille ; elle m’est sacrée à plus d’un titre.
À demain donc nos adieux. J’embrasserai Henriette, tu prendras ce baiser pour toi. Je le donnerai en pensant à toi. Je ne vois pas où nous pourrions nous revoir le soir.
Ce soir, j’ai eu bien du mal à m’échapper : ma mère est malade, et je me suis enfui sous prétexte d’aller passer une demi-heure chez M[ax]. Il faut que je rentre. Nous partons mardi, probablement par le convoi de neuf heures.
Comme elle était douce la petite promenade que nous avons faite l’autre jour à pied, seuls dans cette rue déserte !…
Aussitôt rentré à R[ouen], je t’écris une longue lettre où je te dirai tout ce qu’ici je ne puis te dire. Je suis trop pressé. M[ax] est tellement occupé de ses affaires d’argent que je ne le vois pas.
Adieu donc, à demain. Je te reconduirai jusque
- ↑ Louise Colet a écrit sous la date : « Billet remis à la main, 2 décembre 1846. »