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DE GUSTAVE FLAUBERT.

tant de choses seront survenues ! Que le ciel vous rende heureuse, Gertrude ! C’est mon vœu le plus profond. Si je ne pensais pas que vous m’estimez trop pour me demander ici des mots convenus, je vous enverrais une foule de banalités dont je vous fais grâce ; mais vous savez ce que je vous suis.

Peut-être l’année prochaine irai-je avec ma mère en Angleterre et en Écosse. Alors j’irais vous voir ; ce sera une grande joie. Comme nous causerons ! Mais où serez-vous ? Où demeurerez-vous ? Qu’allez-vous faire ? Vous me donnerez bien un peu de vos nouvelles, n’est-ce pas ? Tout ne sera pas laissé sur le rivage ; tout ne s’enfuira pas avec la silhouette des arbres de la grande route. Il me semble que vous êtes partie il y a longtemps, que vous êtes loin, bien loin, que je ne vous reverrai plus.

Dites bien à votre mère, à Henriette, mille choses ; c’est plus que je ne peux en dire, tout ce que vous trouverez. Si jamais, n’importe quand, vous aviez besoin de quelque chose en France, comptez sur moi ; ne craignez rien, j’ai la mémoire longue.

Embrassez bien Herbert de ma part quand vous le verrez.

Adieu, adieu. Tout à vous (cela n’est pas une formule).

Il faudra que je sois à Paris du 14 au 20 de ce mois. Si, par hasard, votre départ se trouvait retardé, je vous verrai encore ; sinon… encore un adieu de plus !