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Monsieur travaille tant ! Ah ! comme Monsieur travaille ! Je ne pourrais en faire autant, moi qui vous parle.

Moi. — Oui.

La Portière. — Monsieur va bientôt s’en aller cheux lui. Vous avez raison.

Moi. — Oui.

La Portière. — Ça vous fera du bien de prendre un peu l’air, car depuis que vous êtes ici, bien sûr, bien sûr…

Moi (avec intention). — Oui.

La Portière (élevant la voix). — Vos parents doivent être contents d’avoir un fils comme vous (c’est son idée fixe, car elle l’a déjà dit à Hamard).

Moi. — Oui.

La Portière. — C’est que, voyez-vous, rien ne contente plus les parents comme de voir leurs enfants bien travailler. Eh bien ! quand je vois Alphonsine à l’ouvrage, y a rien qui me fasse plaisir comme ça. Veux-tu bien travailler, veux-tu bien travailler, que je lui dis comme ça tous les jours, vilaine paresseuse ! Veux-tu pas rester comme ça à ne rien faire ! Mais je vais vous dire, elle est un peu molle, cette pauvre Alphonsine. Oui, elle a maintenant un petit bobo ; ça l’empêche de coudre. Elle n’a pas tant de mal que moi, allez. Oui, quand j’étais jeune, j’avais les traits plus fins qu’elle. Oh ! oui, voui, elle n’a pas les traits aussi fins que moi, c’est ce que je lui dis tous les jours : Alphonsine, t’as pas les traits aussi