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La présente me quitte en bonne santé ; je vous désire qu’elle vous trouve pareillement. Cette fin m’a été fournie par mon honorable ami le baron Maxime Du Camp, ci-présent pendant que je t’écris cette belle lettre et qui m’empêche de la finir. Il fait du reste tout aussi bien, car je n’ai plus rien à te dire. Mais toi, jeune homme, qui te livre au soulas dans ta province de Vexin, envoie-moi quelque chose.

Addio.


76. À SA SŒUR.
[Paris, fin mars 1843.]

Toi, mon vieux rat, m’ennuyer ? Allons donc ! Tu badines, tu plaisantes. Dis plutôt que tu t’ennuyais de m’écrire, et non pas que tu t’es arrêtée dans la crainte de m’ennuyer. Tu sais bien que plus tes lettres sont longues, plus je les aime. Il me semble qu’il y a longtemps que je ne t’ai vue et j’ai bien besoin de t’embrasser. Il y a trois semaines que j’ai quitté Rouen. Dans quinze jours, le jour des Rameaux, vous me verrez arriver. Je resterai jusqu’au 22 avril, époque à laquelle je retournerai bien vite à Paris pour bâcler mon examen, qui commence à me talonner. Vous ne me reverrez plus alors qu’au mois de juin, pendant trois ou quatre jours.

J’ai été au Rond-Point mardi. Henriette avait une grande robe rose qui la rendait plus jolie et plus gracieuse encore que de coutume. Elle est toujours la même et d’une humeur égale, tandis que Gertrude à toujours du nouveau à vous ap-