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cellents amis à dix lieues de chez vous et de ne les voir qu’à peine une fois par an, tandis qu’on est embêté chaque jour par un tas de crétins et d’imbéciles qui vous agacent les ongles. N’importe, merde pour le Droit ! c’est là mon « Delenda Carthago ».

Adieu, écris-moi pour que je reçoive ta lettre jeudi matin au plus tard, ou sinon hôtel de l’Europe, rue Le Peletier, 5.


61. À SA SŒUR.
[Paris], 3 juillet (?) 1842.

Ta lettre m’a fait bien plaisir, mon pauvre rat, puisqu’elle m’a donné de toi de bonnes nouvelles ; je souhaite que celles qui succéderont se ressemblent. J’ai vu avec plaisir pour vous qu’il y avait peu de monde à Trouville, de sorte que vous n’êtes pas embêtés du bourgeois.

Si tu savais comme on s’ennuie l’été à Paris et comme on pense aux arbres et aux flots, tu te trouverais encore bien plus heureuse. Te rassasies-tu à plaisir de la vue de la dune ? Savoures-tu bien tous les délices du cottage ? etc., etc. Réponds-moi des lettres détaillées.

Je quitte demain le quartier bon ton et je m’en vais loger rue de l’Odéon, 35, dans l’ancien logement d’Ernest. Mardi matin je commence donc ma vie féroce.

M. Cloquet viendra probablement à la fin du mois d’août passer quatre ou cinq jours avec sa