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vieux, qu’é que t’en dis ? Tu comprends, n’est-ce pas ?

Ton oncle Motte est venu hier à Rouen ; il a déjeuné à la maison, mais je ne l’ai point vu, étant à déjeuner chez le sieur Jacquart où je me suis repassé une bosse conditionnée pour me consoler des tracasseries qu’on fait endurer à la presse, et des humiliations que l’Angleterre fait subir à la France.

L’avocat est aussi venu à Rouen il y a une huitaine pour baptiser un petit R***. Il a tenu l’enfant sur les fonts baptismaux ; le soir il y a eu un dîner. Cela n’empêche pas le sieur R***, droguiste de la rue de la Savonnerie, d’être toujours sourd et d’avoir la mine d’un fier imbécile !

Ô plût à Dieu que le tonnerre écrasât Rouen, et tous les imbéciles qui y habitent, moi y compris !

Je descendrai toujours rue Lepeletier, no 5 ; la moralité du quartier a pour moi des attraits. J’arriverai probablement à Paris le 8 au matin ; j’irai incontinent te voir, nous déjeunerons, dînerons, souperons ensemble, mais d’ici là tu auras de mes nouvelles. Adieu, bonne année, bonnes pipes […]

Adieu.


54. AU MÊME.
[Rouen, 22 janvier 1842.]

Sacré nom de Dieu ! Nous commencions à causer gentillement, dimanche après-midi, en fumant dans ta chambre qui a des rideaux rouges […] lorsque 4 heures sont venues et que je me suis en allé. C’est tout de même embêtant de ne pas