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jours, je t’embrasserai avec plaisir, et nous nous gaudysserons ensemble.

Alfred, qui depuis cinq semaines a un épanchement dans la poitrine, va mieux. Je vais tous les jours le voir pour tâcher de distraire un peu ce brave homme. Dis-moi jusqu’à quelle époque tu comptes rester chez toi.

Je fais du grec et du latin, comme tu sais ; rien de plus, rien de moins ; je suis un assez triste homme.

Je suis délivré de Malleux que j’ai, l’autre jour, foutu à la porte. Je te remercie beaucoup, encore une fois, de ta lettre où tu me racontais ses aventures.

Si me suys-je gaudy un petit à ouyr raconter par vostre épistre comment ce ieune fol, faquin et bravache s’amouracha d’une dame, laquelle estoit une éhontée putain et garce qui, cuyde bien, le trompait au déduict et appétoit seulement sa bourse (voyre d’argent, mais vuyde), comment soulent ces avides bestes.

Adieu, écris-moi, réponds-moi le plus tôt que tu pourras ; tes lettres sont toujours reçues avec des mains crispées qui déchirent l’enveloppe.

G. F., le vostre.

48. AU MÊME.
[Rouen, 6 avril 1841.]

Tu n’as qu’à me dire l’heure, le jour que tu désires ma présence, et aussitôt tu me verras. Ainsi, Monseigneur, je n’attends que vos ordres