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viril : la plume de l’écrivain. Comme elle sait plier son être physique aux caprices de celui qu’elle aime, elle adapte son art à la manière de celui qu’elle admire.

J’ai connu la sœur d’un poète, qu’il est préférable de ne pas nommer, car cette omission permettra à plusieurs de se retrouver en son exemple : elle ne le quittait presque jamais et l’accompagnait dans ses démarches extérieures ; ses yeux tendres et voilés, constamment fixés sur lui, disaient l’admiration, le dévouement du chien fidèle, et seuls faisaient écho à sa parole, car elle eût craint d’affaiblir d’un seul mot ce qu’elle jugeait définitif, étant tombé de ses lèvres à lui. Eh bien, la femme écrivain, c’est trop souvent la sœur de ce poète… seulement une sœur qui entend ne pas garder le silence et par instants commente, en l’affaiblissant, la parole du maître. Un philosophe, prévenu sans doute par excès de misanthropie, mais auquel