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ment analogue à celle de Gustave Flaubert. C’est le même procédé de composition par Portraits détachés où s’affirme un extraordinaire don visuel, par Descriptions de nature, isolées en apparence, mais liées intimement aux minutes pathétiques du drame, enfin par Morceaux, exécutés avec ce souci de leur donner une exceptionnelle importance[1]. Et je ne prétends pas — chacun me comprendra — qu’il existe le moindre parti pris chez

  1. Je détache ce simple passage — mais on en pourrait joindre dix autres d’identique réalisation : « Il rentrait au pavillon, ouvrait la fenêtre, et, penché sur le balustre, contemplait le précipice noir, les yeux errants dans la profondeur, une grande étoile immobile et scintillant à l’horizon. Des imaginations bizarres, coupables peut-être, lui venaient. Il songeait aux jeunes hommes de son âge, tout fiévreux d’ambition et d’amour, à ceux qui veillaient, courbés sur des livres, à ceux qui pressaient des femmes pâmées dans leurs bras. Il se trouvait si gauche, si médiocre, il était si ridicule sans doute aux yeux de Fanny. L’aimerait-elle jamais ? » — Que ceux-là qui ont eu le culte de Flaubert se rappellent certains repliements d’Emma Bovary et de Frédéric Moreau : dans l’Éducation Sentimentale… Ils sentiront aussitôt l’analogie,