solution de continuité dans sa pensée ; tout au moins n’eut-il pas la hardiesse d’appliquer aux manifestations d’ordre religieux les hautes vues généralisatrices qui jusqu’alors l’avaient soutenu. La religion, en effet, nous apparaît comme un organisme enfermant des principes de vie, de développement et finalement de ruine, soumis à des lois fixes et rationnelles ; nous n’y devons voir aucune dérogation à l’ordre éternel, rien qui fasse échec à la belle loi d’unité de plan ou de composition qu’il avait appliquée aux phénomènes sociaux. Nous ne pouvons donc que constater ici chez Balzac une défaillance manifeste ; il manqua à sa gloire d’étendre ses doctrines jusqu’au point où aurait dû les conduire la pensée du plus illustre des précurseurs en matière d’exégèse religieuse, ce Spinoza qu’il connaissait pourtant, mais dont il allait laisser à d’autres le soin d’approfondir les œuvres et de moderniser les vues !
Reconnaissons que ce furent là ses seules défaillances. Sur tous les autres points il vit juste et puissamment. Lorsque, par exemple, il touche à la question du progrès, il se pose comme un véritable philosophe en négateur du perfectionnement indéfini. Lorsque enfin, par une sorte de coup d’œil d’ensemble jeté sur son œuvre, il s’interroge à son sujet, l’occasion lui est belle d’exalter la forme d’art dont il apparait le maitre incontesté, de marquer la place grande et glorieuse du roman de mœurs dans l’histoire des littératures modernes. Par opposition avec celle des littératures antiques, il précise le rôle