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LA PLANÈTE MARS.
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Elle est trop éloignée pour représenter le lac du Phénix, quoiqu’elle soit dans sa direction. Pendant plusieurs soirs, aux environs du 18 septembre, on nota que, lorsque cette tache passait au méridien central, elle occupait juste le centre du disque de Mars et qu’alors la distance entre les centres des deux taches était égale à la moitié du rayon. Sa position serait donc : longitude = 113°, latitude −13°. Encore plus loin à droite, à environ moitié de la distance du lac du Soleil, on apercevait une tache plus petite, de forme irrégulière, située comme un nœud sur une bande étroite s’étendant vers le nord-ouest. Au-dessus du lac du Soleil était une grande tache, mais non pas grise, rougeâtre, traversée par une traînée plus claire. Les régions continentales qui la bordaient étaient brillantes et rouges.

On remarque aussi sur cette vue une projection des neiges polaires, vers 100° de longitude.

Remarquons enfin que l’auteur n’a pu observer aucune gémination, si ce n’est peut-être celle du Gange, extrêmement large,

Bonnes observations et dessins excellents. Mais quelle fantasmagorie. Des lacs qui voyagent ! Jusqu’alors personne n’avait vu de lac à cette place. Il n’est pourtant pas probable que le lac du Phénix se soit déplacé de trois ou quatre cents kilomètres en s’agrandissant du triple ! Observations à rapprocher de celles de M. Wilson, qui nous ont déjà stupéfiés tout à l’heure.

clviii.Observations faites à l’Observatoire Flammarion de Bogota, États-Unis de Colombie.

(Communication de M. J.-M. Gonzalez, Directeur.)

Le vaste édifice qui constitue aujourd’hui l’Observatoire Flammarion n’étant pas terminé à l’époque la plus favorable pour l’observation de Mars (août-septembre 1892), et les nouveaux instruments n’étant pas encore installés, nous dûmes nous borner à employer les appareils montés dans l’installation provisoire, savoir : une excellente lunette équatoriale Secrétan, de 0m,108, et une lunette Bardou de 0m,095 ; nonobstant, nous pûmes employer avec succès les plus forts grossissements qu’elles supportent, tant à cause de l’altitude considérable de notre Observatoire au-dessus du niveau de la mer (2640m) que de la grande hauteur de l’astre sur l’horizon, de la limpidité du ciel et du calme de l’atmosphère pendant plusieurs nuits.

Convaincu de la grande difficulté qu’offre l’observation de Mars, et ne disposant point pour le moment d’appareils assez puissants pour prétendre étudier les canaux si discutés et si intéressants, nous nous sommes borné à étudier les configurations et les caractères les plus saillants : nous présentons honnêtement ce que nous avons réellement vu.

Dans ces dessins, nous avons adopté l’échelle de 2mm pour 1″.