Le cap polaire austral s’est montré, le 12 mai, bordé d’une fine ligne noire. Le 23 juin, cette ligne était plus épaisse. Le 16 juillet, une large ligne noire bordait le côté occidental de la branche de l’Y (fig. 3). À partir de cette époque, il y a eu là des changements incessants. Le 17 juillet, les deux branches de l’Y étaient égales en largeur, comme on les avait vues en 1890. Le 25 juillet, le bras oriental était réduit à un simple filet.
Ces observations s’expliquent en partie en remarquant que ces grandes variations sont arrivées à l’époque de la fonte si rapide des neiges polaires, qu’un canal foncé est apparu soudain le 12 juillet, qu’il disparut ensuite et que, quelques jours après cet événement, la mer du Nord prit une extension considérable.
De ces observations de M. W.-H. Pickering nous tirerons de nouveau la conclusion que des variations certaines se produisent à la surface de Mars, ces variations ne s’expliquant pas par des effets de nuages.
cliii. — Observations faites à l’Observatoire Halsted, Princeton, par M. C.-A. Young[1].
À l’aide de l’équatorial de 23 pouces[2], armé de grossissements de 500 à 700, M. Young a étudié la planète du 6 au 28 juillet ; les nuits du 23 et du 25 ont été particulièrement fines.
L’observation du cap polaire est fort instructive. Le 6 juillet, il mesurait environ 10″ de large, c’est-à-dire 1 900 milles ; mais il se mit à fondre rapidement, et le 25 juillet il ne mesurait plus que 1 200 milles. Sa surface blanche paraissait homogène, mais le 23 une ligne noire se montra, comme si la fusion avait eu lieu au centre également. Cette fusion centrale s’accorde avec l’aspect indiqué sur la carte de Schiaparelli de 1877, qui montre un morceau de neige allongé, coupé droit, restant d’un côté du pôle[3].
Le bord du cap neigeux était séparé de la surface générale de la planète
- ↑ Astronomy and Astro-Physics, t. i, 1892, p. 675.
- ↑ Rappelons que le pouce anglais = 0m,0254. Cet objectif mesure donc 0m,58 de diamètre.
- ↑ Voir Tome I, p. 305.