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LA PLANÈTE MARS.

Les dessins présentés par le Directeur de l’Observatoire Lick[1] sont singulièrement dissemblables ; ceux de M. Schaeberle sont minuscules, faibles, d’un gris pâle, presque impossibles à reproduire. M. Holden annonce que l’on publiera tous les dessins dans un volume spécial in-8o ; mais jusqu’à présent (1901), cette publication spéciale n’a pas encore été faite. L’un des points les plus remarquables de ces esquisses martiennes est l’étroitesse de la mer du Sablier et l’éloignement du lac Mœris qui en est complètement détaché, relié seulement par un mince filet.

Pendant que nous parlons de ces dessins de l’Observatoire Lick, signalons ceux qui ont été présentés dans les volumes suivants de la même publication.

M. Campbell a pris plusieurs dessins au mois d’août[2]. Ils représentent principalement le lac du Soleil et son voisinage et confirment le dessin reproduit à la fig. 81.

L’habile astronome Barnard[3] a observé la planète à l’aide des équatoriaux de 12 pouces et de 36 pouces, principalement, avec le premier, le second n’étant pas si souvent disponible.

Ce sont les grossissements les plus faibles qui ont paru les meilleurs : 260, 320 et parfois 520 pour le 36 pouces ; 175 pour le 12 pouces, et davantage lorsqu’il s’agissait de mesures.

Le cap polaire a été spécialement suivi pour les phénomènes singuliers qu’il a présentés. De la fin de juin au commencement de septembre, il a diminué de 10″ à 3″, ce qui représente, pour le disque de l’opposition, 12″,4 à 3″,5. L’étendue de ce cap a donc diminué des 9 dixièmes ; « Si c’est là de la glace ou de la neige (et tout nous porte à croire qu’il en est ainsi), l’eau est distribuée dans les régions équatoriales, et ce déplacement peut amener une oscillation de l’axe de rotation. »

On a dit que de larges diffusions foncées allant apparemment du cap polaire à l’équateur représentaient l’eau produite par la fonte des neiges polaires. C’est là de la pure fantaisie. Il y a, à vrai dire, de longues aires foncées émanant du cap et tendant vers l’équateur, qui peuvent suggérer cette idée. Mais les variations observées là sont si immenses et si rapides qu’elles ne pourraient être produites par l’action du Soleil sur le cap de glace, à moins que la glace et la neige ne soient sur Mars d’une autre nature que chez nous.

Dans la dernière quinzaine de juin, une aire foncée irrégulière apparut

  1. Astronomical Society of the Pacific, 1893 ; p. 117, 131, 133, 134, 135.
  2. Tome VI, 1894 ; p. 169.
  3. Astronomy and Astro-Physics, 1892 ; p. 680.