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OBSERVATEURS DE LA BRITISH ASTRONOMICAL ASSOCIATION.

dessiné des traînées canaliformes émergeant de la Grande Syrte dans la direction du Sud et du Sud-Ouest. La première de ces traînées est probablement le canal vu plus tard par M. Pickering en 1892, et auquel il a donné le nom générique de « Système fluvial ».

C’est le 24 juin 1892 que M. Pickering a dessiné pour la première fois un canal dans une région sombre. Les 16 et 17 du mois suivant, il revit le même canal s’étendre de la Grande Syrte vers la calotte polaire australe en envoyant des branches de part et d’autre, ce qui lui fit donner à cette configuration la dénomination de « Système fluvial ». Ces résultats ont été publiés dans l’automne de la même année. Du 16 juillet au 22 septembre, M. Pickering et moi, nous avons été à même de prendre six dessins montrant ce genre particulier de canaux. M. Schæberle, de l’Observatoire Lick, en a dessiné un certain nombre, en les notant comme des « aspects distincts » de la planète, et en appelant l’attention sur les traînées de la région sombre.

Nous n’avons pas pu faire jusqu’à présent des observations d’irrégularités au terminateur pendant l’opposition actuelle. En 1892, nous en avons vu un nombre considérable ; en 1894, elles étaient extrêmement nombreuses ; en 1896, il y en avait encore plusieurs, tandis qu’à présent elles semblent très rares. Ces protubérances sont intéressantes et importantes au point de vue de notre étude de la météorologie de la planète.

À propos de ces observations, M. Lowell a publié une nouvelle Carte des résultats obtenus à son Observatoire, pendant l’opposition de 1896-1897, plus approchée et plus nette que celle publiée plus haut (p. 303), et que nous offrons à nos lecteurs en tirage à part[1]. La première a été réduite d’après une épreuve, tirage sépia, que l’auteur nous avait remise lui-même en même temps que celles de 1898-1899 et de 1900-1901, dont il nous a été impossible de tirer des épreuves satisfaisantes en typographie. Nous sommes d’autant plus heureux de reproduire cette nouvelle Carte, que la reproduction de la première a été très défectueuse.

ccxlviii.Observateurs de la British astronomical Association.

Nous avons vu que la Société astronomique de France compte une sœur laborieuse dans la British astronomical Association, fondée en 1890 « dans le but d’associer les observateurs, surtout les possesseurs d’instruments de moyenne puissance, et d’en organiser le travail ». Notre voisine d’outre-Manche possède déjà plusieurs Commissions fort actives, publiant régulièrement des Mémoires sur le Soleil, la Lune, les planètes,

  1. La place chronologique de cette Carte est page 303.