Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 2, 1909.djvu/481

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
473
COMAS SOLA. — OBSERVATIONS À BARCELONE.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

nète était de 6″,6. Le canal Cerberus était très foncé et large jusqu’à l’intersection avec l’Aethiops, dans laquelle on voyait un petit point noir, et, à partir de ce lac, le Cerberus s’amincissait jusqu’à Mare Cimmerium. Aethiops, faible. J’ai vu le polygone de l’Elysium avec la grandeur et la forme que représente mon planisphère ; je doute si le canal du milieu est Galaxias. En tout cas, c’est un canal extrêmement difficile et que je n’ai pu distinguer que, par moments et partiellement, le 29 janvier. L’Eunostos était très faible ; Hyblaeus, Fretum Anian et Boreas se confondaient dans un grand estompage. L’Elysium n’a pas été aussi clair qu’autrefois ; il blanchissait à mesure qu’il s’approchait du méridien central ; mais la partie plus claire était tout contre le Trivium Charontis, à côté duquel on voyait une tache blanche.

L’Hephaestus est un grand estompage, mais il m’a paru plus haut en latitude boréale que ne l’indiquent les Cartes. On voit un tronçon de canal reliant Hephaestus avec la tache noire du canal gauche de Syrtis Major. Ce tronçon est diffus dans le bord gauche et très net dans le bord droit. Le Léthé bien visible, mais faible ; Triton, invisible ; Hespérie, très blanche et très nette. Phaetontis, Electris, Eridania, etc., tout se confond dans le limbe ; on ne voit guère que des régions blanchâtres, peut-être neigeuses, impossibles à bien dessiner.

La Libye a repris son ton sombre, après l’aspect si clair qu’elle offrait en 1896-1897. Je continue à trouver son étendue et sa forme égales depuis mes premières observations de 1890 ; seulement sa pointe boréale m’a paru plus émoussée en 1898-1899, ce qui transforme le Lac Mœris en un golfe, qu’en vision oblique j’ai vu tout à fait noir. La Libye, près des bords de la planète, était bien plus claire, notamment le 31 janvier. On voyait une très faible traînée reliant la Petite Syrte avec le lac Mœris. Dans la région d’Isis, très claire, on pouvait constater une ombre faible le même jour (Thoth ?). Dans l’Ausonia sont visibles deux taches rondes très blanches avec une baie absolument noire entre elles ; c’est sans doute l’embouchure de l’Euripe. Elle était plus foncée en vision oblique.

Les côtes continentales ont été très claires et les contrées intérieures, en général, jaunâtres, teintées légèrement de rouge. Dans les régions foncées, mais pas très sombres, j’ai pu constater seulement une faible coloration bleuâtre. La calotte boréale a été constamment bordée par une bande très foncée, variable, plus ou moins étroite et tout à fait noire.

B. Dans toute la durée des observations, la calotte blanche boréale a été bien visible. Vers le pôle austral, j’ai vu, pendant les premières et dernières observations, des régions aussi blanches, plusieurs fois, que dans l’autre calotte, surtout pendant les mois d’août, septembre et octobre 1898 et février 1899. La diminution de ces régions neigeuses ou nuageuses australes a coïncidé avec l’augmentation de la latitude boréale du centre du disque de la planète. D’après un grand nombre de dessins faits avec tout le soin possible, j’ai déduit les diamètres en arcs aréocentriques de la calotte boréale pour une série de jours. Chaque résultat est la moyenne d’une à deux dizaines de dessins. Une cause de perturbation dans