Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 2, 1909.djvu/442

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
434
LA PLANÈTE MARS.

trouvé arrêté dans la rédaction de cet Ouvrage, lorsqu’il était déjà imprimé et tiré jusqu’à cette feuille. Cet arrêt n’a pas duré moins de trois ans (juillet 1904-juin 1907).

Ces arrêts et ces retards sont parfois utiles, parce que souvent les observations ne sont publiées qu’après plusieurs années. C’est ainsi qu’avant d’ouvrir la période de 1898-1899, je dois signaler ici les observations faites à l’Observatoire de Moscou par M. S. Blajko, en 1896-1897, que je n’ai reçues qu’en 1903[1]. Elles ont été faites à l’aide d’un réfracteur de Merz de 0m,27 d’ouverture, armé d’un grossissement de 380. Avant chaque dessin, l’auteur a pris soin de ne pas prendre connaissance de la position de la planète et de ce qu’il devait probablement avoir devant les yeux. Il a trouvé ensuite, par la comparaison, ses dessins plus conformes aux Cartes de Schiaparelli qu’à celles de Lowell.

Les observations s’étendent du 17 novembre 1896 au 12 janvier 1897. En général, les canaux ont été vus s’accordant avec ceux de Schiaparelli. Dans les dessins du 2 décembre, on remarque au nord de Trivium Charontis un canal qui descend à peu près verticalement, et dont la position se trouverait entre le Styx et l’Hadès. C’est probablement l’un ou l’autre, l’inclinaison du disque faisant, comme on le sait, varier considérablement les directions apparentes.

Ce même soir, 2 décembre, l’observateur ainsi que le professeur Ceraski ont remarqué un segment très blanc dans la région boréale. « Tout porte à croire, écrit-il, que ce sont les brouillards signalés par une dépêche de M. Flammarion, publiée dans les Astr. Nachr., no 3394. » Sur ce même dessin le Lac Mœris est net et bien détaché de la Mer du Sablier.

Le 8 décembre, outre le segment blanc boréal, dont il vient d’être question, l’observateur a dessiné une éclatante tache blanche au centre d’Elysium. Elle était encore visible 16 jours plus tard.

Le canal Héphaestus n’a pas été vu, quoiqu’il soit plus prononcé que les canaux voisins sur les Cartes de Schiaparelli.

Remarquons enfin qu’aucun Canal ne s’y montre double.

Je dois aussi revenir sur les travaux de M. Lowell, à propos de la publication de son Ouvrage sur Mars, qui s’est trouvé éclipsé plus haut par l’éclat et l’importance des observations de l’auteur (p. 297-311). L’intérêt principal de ce Livre, publié en 1896, est d’exposer les conclusions de l’habile astronome américain.

Nous ne pouvons mieux faire, pour résumer ces observations, que de

  1. Annales de l’Observatoire de Moscou, publiées par Ceraski, 2e série, vol. IV