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LA PLANÈTE MARS.

VIII.
QUE DEVIENNENT LES MOLÉCULES ÉCHAPPÉES DES PLANÈTES ?

La vitesse de la Terre sur son orbite est d’environ 30 kilomètres par seconde. Le potentiel du Soleil à la distance de la Terre est représenté par le carré de ce nombre si l’on exprime la masse du Soleil en unités de gravitation.

étant la masse du Soleil et le rayon de l’orbite terrestre.

Nous avons déjà trouvé, pour le potentiel de la Terre à la limite de l’atmosphère,

Par conséquent, le potentiel du Soleil et de la Terre est égal à 960,5.

Ce nombre est égal à , étant la vitesse minimum qui enverrait un projectile dans l’infini si le Soleil et la Terre étaient immobiles. Donc

kilomètres par seconde.

Si le projectile est envoyé dans la direction vers laquelle la Terre voyage, il est déjà animé d’une vitesse de 30 kilomètres par seconde (celle de notre planète), de sorte qu’il lui suffira d’une vitesse de 13 k. 83 dans cette direction pour s’échapper.

Comme une vitesse de 11 kilomètres suffit pour envoyer une molécule hors de notre atmosphère, il ne peut arriver que rarement qu’une molécule la quitte avec une vitesse supérieure à 13 k. 83, et par conséquent toutes les molécules qui ont quitté la Terre sont restées dans le système solaire et circulent comme des planètes indépendantes autour du Soleil. La même conclusion s’applique au cas des autres planètes.

Telle est la théorie de M. Johnstone Stoney. C’est, en quelque sorte, une théorie mathématique de la composition chimique des atmosphères planétaires. Il était impossible de ne pas l’étudier ici avec toute l’attention qu’elle mérite ; mais elle est loin d’être indiscutable et nous ne pensons pas que l’on puisse l’accepter comme démontrée.

L’auteur a cherché à déterminer, par l’observation directe, le multiple de la vitesse du carré moyen assez fréquent pour qu’il intervienne de manière appréciable dans la dissipation des atmosphères. Il constate que