Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 2, 1909.djvu/400

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
392
LA PLANÈTE MARS.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

IV.
SUR MARS.

L’application de ces théories à la planète Mars est d’un intérêt exceptionnel. Nous avons pour cette planète :

3372 kilomètres,
0,107,

(vitesse à l’équateur due à la rotation) = 239m par seconde. D’où l’on tire

5042m

pour la vitesse minimum suffisante pour envoyer un projectile hors de l’attraction de Mars, en cas d’immobilité de la planète, et

4803m,

pour la vitesse relative suffisante dans le cas de la rotation, certaine d’ailleurs, de 88 643 secondes.

Il en résulte que

9.57

pour la densité du gaz qui s’échapperait de Mars, à la température de −66° avec la même facilité que l’hélium le fait pour la Terre.

Comme

il s’ensuit que la vapeur d’eau doit s’échapper de Mars à la température absolue de 194°,7, c’est-à-dire à −78°,3 centigrades, aussi librement que l’hélium s’échappe de la Terre à la température de −66°.

L’eau, dans laquelle 9, ne peut pas, d’après M. Johnstone Stoney, exister à la surface de Mars.

Les gaz dont les densités sont de 14 ou 16 restent peut-être adhérents. Les neiges polaires de la planète conduisent à penser que l’acide carbonique, pour lequel 22, existe là en grande quantité.

L’atmosphère de Mars serait principalement composée d’azote, d’acide carbonique et d’argon. Sans eau, il ne peut exister de végétation, au moins telle que celle de la Terre, et, dans l’absence de végétation, il n’est pas probable qu’il reste de l’oxygène libre.

L’acide carbonique, le gaz le plus condensable d’une telle atmosphère, se comporterait d’une manière bien différente de celle dont l’eau se comporte sur notre