durée du refroidissement ; il ne faut pas oublier, en effet, que ces considérations se fondent sur des probabilités, c’est-à-dire sur des phénomènes qui, dans le nombre immense de ceux qui se produisent, sont souvent en infime minorité. Pour que la succession de ces phénomènes rares puisse engendrer des effets appréciables, il faut les faire agir pendant de longues périodes où ils s’accumulent ; et, comme la probabilité absolue d’une vitesse donnée diminue en même temps que le nombre total des molécules présentes, l’évasion graduelle des molécules doit se ralentir d’autant plus que le départ des plus rapides abaisse constamment la proportion des molécules animées de grandes vitesses.
Soit une planète ou un satellite, l’accélération de la pesanteur à sa surface, due à l’attraction, sera, écrit M. Johnstone Stoney[1],
étant la masse de la planète ou du satellite et son rayon.
Le potentiel de la gravitation à cette même surface sera
Ce potentiel, exprime l’énergie cinétique accumulée par unité de masse par un petit corps tombant de l’infini à la surface du globe considéré. De là
étant la vitesse acquise par un petit corps tombant de l’infini. Si un projectile est lancé avec cette vitesse, il partira dans l’infini, s’éloignera pour ne jamais revenir.
Appliquons ces considérations à la Terre.
Le rayon équatorial de la Terre |
6378 kilomètres. |
La hauteur de l’atmosphère |
200 » |
La pesanteur à l’équateur, à la limite de l’atmosphère |
9m,781 |
La vitesse à l’équateur due à la rotation de la Terre |
464m par seconde. |
La vitesse dont il faudrait animer un corps pour le lancer hors de la Terre est 11 015 mètres par seconde.
La rotation du globe meut un point (sur l’équateur, à la limite de l’atmo-
- ↑ The Astrophysical Journal, janvier 1898, p. 25-55.