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DU LIGONDÈS. — LA CONSTITUTION PHYSIQUE DE MARS.

La densité moyenne, 3,91, est celle de la couche qui a pour carré de son rayon 3/5. On a donc, pour déterminer les densités au centre et à la surface, les deux équations

et

d’où

et

On voit que la densité du sol de Mars est au moins égale à celle de nos terrains et que la variation de densité de la surface au centre est moitié moindre qu’à l’intérieur de la Terre.

Ce résultat n’est pas fait pour nous surprendre. À moins d’admettre, en effet, que les planètes soient composées de matériaux absolument incompressibles, la densité centrale doit augmenter avec le nombre des couches qui pèsent les unes sur les autres. Toutes choses égales, d’ailleurs, la densité moyenne des planètes et les variations de densité à leur intérieur ne peuvent que s’accroître avec leur masse. Or, on sait que la Terre est près de 7 fois plus volumineuse que Mars, et que sa masse est environ 9 fois et demie plus grande.

En outre, par suite de la lenteur qui a présidé à leur réunion, les matériaux de la planète Mars sont répartis d’une façon plus uniforme à son intérieur. Chacune des couches successives du globe en voie de formation a pu, avant l’arrivée de la couche suivante, perdre, avec une partie de sa chaleur d’origine, un peu de sa fluidité première.

Le mélange de tous ces matériaux, dont la consistance visqueuse était encore accrue par la pression, se prêtait mal à une séparation complète de tous les éléments dans l’ordre décroissant de leur densité depuis le centre jusqu’à la surface. D’une couche à l’autre, la composition a peu varié et il est permis de croire, en raison de l’origine commune de toutes les planètes, que le fer, qui prédomine à l’intérieur du globe terrestre, se trouve répandu en abondance dans toute l’étendue du globe de Mars, et contribue, pour une large part, à accroître la densité des roches superficielles. Cette opinion emprunte une grande vraisemblance à la couleur rougeâtre des régions claires de Mars que M. Lowell assimile à des déserts, couleur qui paraît due à la présence d’une grande quantité d’oxyde de fer dans le sol de la planète.

La croûte solide de Mars est donc, selon toute probabilité, composée d’éléments parmi lesquels les composés ferrugineux occupent une large place. Mais si, à la surface du globe terrestre, les roches ferrugineuses, d’apparence compacte, atteignent des densités voisines de 5, sur Mars, les roches similaires, formées sous l’influence d’une attraction beaucoup plus faible, doivent se présenter avec une structure toute différente, analogue à celle de la pierre ponce, et il