Sans aucun doute, voici ce qui s’est passé. Par une cause naturelle, il existait une bande de terre plus basse que ses environs, qui réunissait les régions polaires à la Grande Syrte. Cette bande de terre était naturellement fertilisée par de l’eau venant de la mer polaire, tandis que le terrain adjacent, se trouvant plus élevé, échappait à l’humidité et restait stérile, ce qui lui donnait en conséquence un ton ocre, tandis que la bande en question paraissait verte. Dès qu’il devint nécessaire d’amener l’eau artificiellement de la mer polaire aux régions équatoriales de la planète, la chose la plus simple n’a-t-elle pas été de créer un canal dans ce passage naturel ?
Sur ce même dessin, on remarquera une seconde ligne noire, droite comme la précédente, mais moins longue, partant du même point inférieur de la Grande Syrte, et se dirigeant presque droit au Sud, au milieu de Hellas. C’est l’Orosines. De même que le Dosaron, elle est parfaitement droite et de largeur uniforme. Qui plus est, sa largeur est la même que celle du Dosaron, environ un degré martien ou 60 kilomètres. Il ne faut pas supposer que tout soit canal : c’est probablement, comme je l’ai déjà dit ailleurs, une surface fertilisée bordant le canal trop étroit lui-même pour être visible.
Maintenant, si définie que soit la direction de l’Orosines, il y a encore plus dans ce but apparent que ce qui se voit sur nos dessins. C’est ceci : le canal le plus important de cette région, l’Alphée qui traverse l’Hellas, débouche juste au point où aboutit l’Orosines et, ce qui est plus significatif encore, il se dirige directement au Sud, vers les régions circumpolaires australes. L’Orosines donc, ainsi que le Dosaron, fait partie d’une chaîne de relations organisée entre la Grande Syrte et la mer polaire du Sud.
Parlons maintenant des canaux latéraux. On verra sur le dessin du 2 octobre, à 14h25, une grande ligne qui circule à travers la mer du Sablier à peu près à moitié chemin entre Libya et Hellas. Comme on peut s’en rendre compte, elle a été construite dans un but, car elle rejoint l’embouchure du Typhon, qui arrive vers la droite, à l’embouchure de l’Achates, à gauche, qui descend du Sud à travers le milieu d’Ausonia où Lemuria rencontre ce dernier.
De cette même embouchure du Typhon un autre canal part de Sesamus, à l’extrémité ouest d’Ausonia. Celui-ci est généralement parallèle au Solis Pons et à l’Æolus bordant la lisière sud. En fait, les canaux des régions sombres montrent une tendance au parallélisme.