Dans presque toutes les régions environnant le pôle boréal jusque vers le 30e parallèle s’est manifestée une tendance notable à la formation de taches noires ou de lacs, notamment dans les points où aboutissent les canaux. Cette tendance a étendu ses effets jusqu’aux limites de l’Élysée. Le lac d’Hécate a été l’un des résultats de cette action climatologique.
Le fameux Trivium Charontis (Carrefour de Charon) qui en 1884 s’était montré
Fig. 27. — Dessin du 5 juin 1888.
géminé dans la direction de l’Orcus, et qui suivait encore cette direction en 1886,
a vu en 1888 sa forme déterminée par le cours du Cerbère et de l’Érèbe (voy.
fig. 22, sur le 200e méridien). En 1884, sa gémination avait la direction de l’Orcus,
en 1888 celle de l’Érèbe. L’influence de la direction de cours d’eau ne paraît-elle
pas évidente ici ? Des variations analogues ont été observées pour le lac Isménius
et pour le lac de la Lune. Le Trivium Charontis s’est parfois présenté avec des
contours si vagues qu’il était impossible de le dessiner. C’est l’une des régions de
la planète les plus variables.
La mer des Sirènes et le lac du Soleil ont paru très noirs, malgré leur obliquité.
La mer du Sablier (Grande Syrte), qui reste toujours pour nous la configuration la plus caractéristique de la planète, a été l’objet d’observations importantes. Examinons un instant ensemble la fig. 27, faite le 5 juin 1888. La mer du Sablier nous offre dans son aspect trois tracés noirs bien marqués : son bord gauche, son bord droit, et vers son centre une zone sombre qui la traverse de haut en bas pour aller se confondre avec la partie inférieure très foncée, appelée Nilo Syrtis (fig. 9). Cette zone médiane, qui semble constituer la Nilo Syrtis à travers la mer du Sablier, a été appelée Dosaron par M. Lowell. Que cette mer
