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OBSERVATOIRE DE MEUDON. M. PERROTIN.

continent, situé dans la zone des canaux, nous a toujours paru plus blanc que les parties environnantes et nous à constamment produit l’effet de se détacher en relief sur la surface du disque. Ceci n’est sans doute qu’une impression, mais elle a été si persistante et si souvent renouvelée que nous sommes porté à croire qu’elle répond à quelque chose de réel. C’est un phénomène de contraste, pourrait-on dire : nous ne le pensons pas.

Le deuxième fait est relatif à deux mers figurées dans notre quatrième dessin et qui se croisent, sans se modifier pour cela dans leurs teintes réciproques.

Avec les protubérances lumineuses du terminateur, les points brillants du disque signalés par nous en 1892, ces apparences constituent le côté énigmatique de Mars.

Néanmoins, et malgré l’ignorance où nous sommes des causes qui produisent certains de ces phénomènes, nous espérons que le résumé précédent fournit un ensemble de renseignements, dont plusieurs nouveaux, qui sont de nature à étendre nos connaissances sur la configuration de la planète et sur le rôle joué par son atmosphère dans les observations.

Remarques sur la communication précédente, par M. J. Janssen

Le grand intérêt de la communication de M. Perrotin réside surtout dans ce fait que les résultats qu’elle contient résultent d’observations comparées faites à Nice, au mont Mounier et à Meudon.

Nous pensons, en effet, que, lorsqu’il s’agit de phénomènes très délicats et d’une visibilité difficile, il est indispensable de contrôler les résultats des observations en répétant celles-ci dans des conditions très différentes, tant au point de vue du ciel que des instruments. C’est par là seulement qu’on peut atteindre au plus haut degré de certitude que comportent les observations.

Sous ce rapport, la fondation du magnifique Observatoire de Nice et celle du mont Mounier, muni d’instruments si puissants, et placés tous deux dans une région très favorable aux observations, constitue un service de premier ordre rendu à la Science par la libéralité éclairée de notre confrère, M. Bischoffsheim. En effet, indépendamment de toutes les observations ordinaires qu’ils permettent, ces Observatoires offrent, dans certains cas spéciaux, très importants pour l’Astronomie, des éléments de comparaison et de contrôle avec nos Observatoires du nord de la France, contrôle que rien ne saurait remplacer. C’est ce qui arrive dans la circonstance présente.

Nous possédons, en effet, à Meudon, un équatorial double, astronomique et photographique, le plus puissant des instruments de ce genre en Europe. Il était