La comparaison des divers dessins obtenus par ces observateurs fait ressortir
la grande exactitude des cartes de M. Schiaparelli. Il y a eu, cependant, plusieurs
changements remarquables. Ainsi, la Petite Syrte s’est montrée d’une évidence
extraordinaire, grâce surtout à l’intensité du canal Amenthès. D’après
M. Stanley Williams, ce canal était double, à gémination dite anomale, les deux
traits ne s’étant pas montrés parallèles, mais bien convergents dans la direction
du Nord. Toutefois, le dessin qu’en a donné M. Williams (fig. 184) nous paraît
Fig. 184 — Gémination irrégulière du canal Amenthès en octobre 1894, d’après M. Stanley Williams.
fortement exagérer l’intensité de l’Amenthès, qui, certes, quoique considérable
(nous avons observé en ce moment-là cette région de la planète avec M. Trouvelot
dans des conditions très avantageuses), était loin de dépasser en noirceur
la Grande Syrte elle-même.
À la présentation suivante de la Petite Syrte, en novembre, l’Amenthès était
retombé dans sa pâleur habituelle, tout en conservant encore des traces de
Fig. 185. — Gémination du lac de la Lune le 5 novembre 1894.
Dessin de M. Stanley Williams.
dédoublement. « En considérant la cause probable de changements aussi extraordinaires,
écrit M. Williams, il est important de considérer qu’en octobre, au
moment des modifications, toute la région à l’est de la Petite Syrte était évidemment
plus ou moins obscurcie par des nuages. Et, ainsi que l’a fait remarquer
M. Maunder, la présence de nuages peut facilement amener des changements
apparents, par la seule modification des contrastes, tandis qu’en novembre,
au moment de la disparition des nuages de cette partie de la planète, la région