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J. COMAS À BARCELONE.

qui étaient très sombres, sont maintenant très clairs. On ne voit trace du Titan, du Gigas et du Sirénius ; la couleur rouge intense qu’avait alors la région comprise par ces deux derniers canaux a disparu. Les îles et terres des mers australes ont changé complètement de forme, couleur et éclat : elles ont fait place à une sorte de tache jaune rougeâtre et à des ombres compliquées impossibles à bien démêler. On ne peut invoquer ici aucune différence d’appréciation, puisque les observations ont été faites dans les mêmes conditions.

25, 26 et 27 septembre. — Diamètre = 20″,7. Très bonne définition. Le Gange est très visible, très large, et son embouchure assez foncée. Le lac de la Lune apparaît comme une ombre estompée ; quand l’image est parfaite, dans son centre on voit un noyau très foncé. L’Indus, l’Agathodæmon et le Nectar sont très faciles. Des ombres plus ou moins vagues marquent la place du Chrysorrhoas, Lacus Niliacus et Nilokéras, ces deux derniers près du bord de la planète. Les rivages des continents sont clairs. Le golfe de l’Aurore est assez foncé ; la région de Pyrrha, faible. En haut, on voit blanchir Argyre et Ogygis Regio. Les neiges polaires sont très petites et sans bordure foncée ; tangentes au bord.

2 et 6 octobre. — Diamètre = 21,4. Définition excellente, par moments tout à fait idéale. La région de Deucalion est orangée comme les continents : son bord boréal est plus clair que l’austral. On voit bien Hellas, blanche, près du bord ; Noachis et Argyre sont blanchâtres ; Iaonis Regio est rouge sombre quand elle passe par le méridien central ; près du bord, elle est plus claire. La baie du Méridien est relativement peu foncée ; par moments, j’ai pu la voir fourchue et se prolongeant vaguement par l’Hiddekel et le Gehon, ce dernier dans une très petite extension. L’embouchure de l’Euphrate est très foncée ; on voit bien ce canal jusqu’au Typhonius, mais, plus en bas, il est très faible et estompé. La baie du Typhonius est bien visible, de même que ce canal et l’Oronte ; mais dans sa partie plus interne ils sont faibles, larges et estompés (cette sorte de renflement est peut-être un effet du lac Sirbonis ?).

L’embouchure de l’Oronte, dans le fond de la baie du Méridien, est très nette, foncée et étroite. L’Indus n’est pas très foncé, mais il est facilement visible.

7 et 9 octobre. — Diamètre = 21″,6 en moyenne. Très bonnes images (voir le dessin du 7 octobre). La Grande Syrte plus foncée vers sa pointe ; l’Ausonia est estompée et peu claire. L’Hellas, orangée ; sa partie boréale est plus claire ; sa forme est, en quelque sorte, polygonale. Iaonis Regio, rougeâtre foncée ; Deucalionis Regio, aussi rougeâtre, même près du bord oriental. La Petite Syrte est assez foncée ; dans une certaine extension on voit le Léthé estompé. Le lac Mœris et le Népenthès sont très difficiles à distinguer. La Libye est sombre. On voit bien le Typhonius et la partie supérieure de l’Euphrate. La baie du Typhonius est très prononcée ; les rivages de l’Aéria sont clairs. En haut, on voit la Chersonèse, blanche, toucher avec sa pointe, près du bord, la côte australe