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OBSERVATIONS DE M. LEO BRENNER.

Il en fut encore de même les deux jours suivants. Le 19, on revit la partie sud du Cyclope, mais assez indistinctement. Ce voile doit être attribué à du brouillard, de la brume ou des nuages qui, du reste, oblitéraient aussi une partie de la mer Cimmérienne. En confirmation de cette observation rare et importante pour la météorologie martienne, M. Stanley Williams cite les notations suivantes :

« 10 octobre. Un voile de nuages ou de brumes s’étend sur toute la région à l’est de la mer du Sablier, masquant la partie orientale de la mer Tyrrhénienne et toute la mer Cimmérienne. » (Flammarion.)

« La mer Cimmérienne est pâle, comparée à la mer Tyrrhénienne, et l’Hespérie est anormale. » (Schiaparelli.)

« 12 octobre. La mer Cimmérienne, qui était très foncée en août, et moins en septembre, est maintenant la plus pâle de toutes les mers. Les canaux du continent sont bien visibles. » (Brenner.)

« 16 octobre. La mer Cimmérienne n’est visible que le long de la côte de l’Hespérie ; le reste est plus blanc que le continent, comme s’il était couvert de nuages. » (Brenner.)

Cette oblitération nuageuse dura jusqu’au milieu de novembre. Il est assez remarquable qu’elle ait coïncidé avec la variation de l’Hespérie observée par M. Schiaparelli, qu’elle n’explique pas d’ailleurs.

À propos de ces observations de détails sur Mars, nous reproduisons ici un dessin de M. Stanley Williams du 7 octobre, et un autre, du même jour, de M. Leo Brenner, en Istrie. Ils m’ont été envoyés chacun séparément.

Voilà bien deux dessins d’une indépendance absolue. Comparons-les, et nous ne pourrons nous empêcher de reconnaître qu’ils se confirment mutuellement. En Istrie comme en Angleterre, les observateurs ont vu :

La calotte polaire neigeuse ;

Au-dessous, Novissima Thule ;

Au-dessous, à droite, Noachis, traversée par une large traînée sombre :

À gauche, Hellas, traversée par l’Alphée ;

La région de Deucalion ;

Le Sinus Sabæus et la baie du Méridien ;

L’Ausonie ;

La Japygie ;

La mer du Sablier ;

Le lac Mœris avec le Nepenthès ;

L’Hiddekel descendant de la baie du Méridien ;

Le Phison et l’Euphrate bifurquant du Sinus Sabæus :

L’Oronte traversant le tout, de l’Est à l’Ouest ;

Etc., etc.