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LA PLANÈTE MARS.

la calotte polaire neigeuse est toujours visible, extrêmement réduite, car elle approche de son minimum, est revenue de face et a pu être observée le 29 octobre dernier à l’Observatoire de Juvisy, aux premières heures de la soirée, ainsi que le 31 octobre et le 1er novembre, par d’assez bonnes conditions atmosphériques, surtout à cette dernière date. La fusion des neiges polaires (quelle que soit d’ailleurs la nature de ces neiges, qui ne sont peut-être pas composées d’une eau chimiquement identique à l’eau terrestre) avait continué régulièrement. Elles sont actuellement en grande partie fondues et ne mesurent guère que 5° d’arc aérocentrique. J’ai l’honneur de présenter à l’Académie quelques-uns des dessins faits à l’Observatoire de Juvisy, qui mettent bien en évidence la diminution lente de ces neiges depuis la saison d’été de cet hémisphère de Mars dont le solstice a eu lieu le 31 août dernier. »

Cette Note était accompagnée des dessins des ? et 26 juillet, 23, 98 et 29 août, 15 septembre, 27 septembre et 1er novembre.

II.

À la séance du 25 novembre 1895, j’ai complété la Note précédente en présentant à l’Académie un résumé des Observations de M. Barnard reproduites plus haut, qui confirment celles de Juvisy sur la persistance de la neige polaire au mois de novembre 1894 : à la date du 11 novembre, la largeur de la calotte polaire surpassait encore 100 kilomètres, d’après les mesures prises au grand équatorial de l’Observatoire Lick.

On a vu, en effet (p. 191), que la neige polaire a persisté jusqu’au milieu de novembre au moins. Dans ces observations si délicates, il convient de n’être pas trop affirmatif.

cxcvi.Schiaparelli. — Quelques changements observés[1].

L’illustre Directeur de l’Observatoire de Milan expose que ses observations de l’année 1894 n’ont pas été très nombreuses, que l’aspect de la planète correspondait assez avec celui de 1877 et aux dessins de Green à Madère, que les mers ont paru cependant moins foncées qu’en 1877 et que les canaux y étaient plus nombreux et mieux marqués. On ne les a pas vus doubles avec certitude, malgré la largeur du Gange, du Læstrigon, du Titan, de l’Euphrate et du Phison.

  1. Astronomische Nachrichten, 3271, 15 janvier 1895.