Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 2, 1909.djvu/16

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
9
SCHIAPARELLI. OPPOSITION DE 1886.

queue que vous avez remarquée sur la pointe de la Grande Syrte : je crois que c’est l’Astapus ou un double de l’Astapus. Mais je n’ai jamais pu la bien voir.
» J.-V. Schiaparelli.

» P. S. — Pour bien constater le changement de direction des canaux, j’ai recueilli un certain nombre de mesures sur leur direction. Mais ces mesures exigent la plus grande perfection des images, et je n’ai pas encore pu en comparer un nombre assez grand pour en tirer des résultats décisifs. »

cxlv.Observations DE M. Schiaparelli en 1886.

M. Schiaparelli a publié en 1897 son cinquième Mémoire sur Mars, comprenant ses observations pendant l’année 1886. L’opposition a eu lieu le 6 mars, avec un diamètre maximum de 14″,0. La planète s’offrait dans la situation suivante :

Saisons martiennes
Hémisphère boréal.  Hémisphère austral. 
Équinoxe de printemps. Équinoxe d’automne. 1885, 12 septembre.
Solstice d’été. Solstice d’hiver. 1886, 30 mars.
Équinoxe d’automne. Équinoxe de printemps. 1886, 28 septembre.

Pôle boréal incliné vers la Terre.

Mars est passé à l’aphélie le 8 février 1886, soit 26 jours avant l’opposition avec le Soleil.

Les observations ont été réparties sur 64 nuits, du 3 janvier au 5 juin. Le nombre de bonnes nuits n’a été que de 20. Les instruments qui ont servi à ces travaux ont été le 8 pouces, du 3 janvier au 28 avril, et le 18 pouces du 1er mai au 5 juin.

L’auteur n’a pas donné de planisphère général de la planète cette année ; mais ses observations de 1886 ont heureusement complété nos connaissances aréographiques par un examen rigoureux des régions boréales : nous publions (fig. 11) la belle carte qu’il en a donnée.

Voici un résume succinct du nouveau Mémoire de l’astronome de Milan :

1. De la Grande Syrte à l’Indus.

La vaste région qui s’étend au nord de l’équateur, entre 290° et 20° de longitude, était tout entière traversée par la grande ligne Euphrates-Arnon-Kison, suivant le méridien presque exactement, pour dévier légèrement à l’Est dans le voisinage du pôle. Vers les latitudes de 40° et 65°, cette ligne formait les lacs Ismenius et Arethusa, sorte d’étoiles, ou encore de rendez-vous de plusieurs canaux. L’Euphrate était large, mais non double, ainsi que l’avait observé M. Perrotin ; et on ne voyait que le bras droit de la gémination de 1882. Les mêmes remarques s’appliquent au Phison ; mais ici c’est le bras gauche de 1832 qui était visible. Typhonius a été observé une seule fois seulement, le 5 avril ; l’Oronte était plus évident.