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ARC CRÉPUSCULAIRE SUR MARS.

laire, M. Lowell obtient les valeurs suivantes pour les diamètres équatorial et polaire :
DATES.  Diamètre
polaire.
 Diamètre
équatorial.
15-22
Octobre
9″,356 9″,404
12-30
Octobre
9″,354 9″,396
2-21
Novembre
9″,353 9″,402

Ces valeurs s’accordent maintenant entre elles.

Les observations du 15 au 23 octobre conduisent à la valeur 1/196 pour l’aplatissement de Mars. L’auteur fait remarquer que cette valeur est probablement trop faible. La comparaison de toutes les mesures équatoriales et polaires conduit à 1/191, valeur comprise entre les limites extrêmes de l’aplatissement théorique, 1/175 et 1/227, indiquées par M. Tisserand.

Les valeurs définitives adoptées par M. Lowell sont :

Diamètre équatorial : 9″,40 ± 0″,007
Diamètre polaire : 9″,35 ± 0″,007.

Le diamètre polaire est souvent trop grand.

La cause de cette augmentation, l’auteur la trouve dans la présence des taches polaires à l’époque des observations. La tache polaire australe était alors située excentriquement par rapport au pôle sud, à 5° de latitude et 59° de longitude ; et comme le pôle sud était dirigé vers l’observateur, la tache polaire se trouvait, par suite de la rotation de Mars, tantôt sur le disque de la planète, tantôt sur le limbe ; l’augmentation apparente du diamètre polaire serait due à l’irradiation.

L’auteur justifie cette assertion par le calcul des positions de la tache polaire pour les dates en question. L’inspection des mesures, dit-il, permet de suivre les modifications subies dans la position de la tache.

Un diagramme donnant la distance angulaire de cette tache au pôle accompagné d’un Tableau des valeurs des diamètres sert à éclaircir ce point.

Les remarques précédentes expliquent pourquoi l’arc crépusculaire a passé inaperçu jusqu’ici. Le crépuscule tendant à augmenter le diamètre équatorial et l’irradiation des taches polaires tendant à augmenter le diamètre polaire, il en résulte une augmentation apparente du disque tout entier : les deux causes se masquent ainsi l’une l’autre. Ces deux causes se sont révélées d’elles-mêmes, écrit l’auteur, dans la discussion d’une nombreuse série de mesures s’étendant sur un intervalle de plusieurs mois. La période de ces deux phénomènes n’est pas la même. Ainsi, l’irradiation produite par les neiges polaires a une période dans laquelle entrent trois facteurs : un intervalle de 37 jours, l’année de Mars, l’inclinaison de l’axe polaire de Mars par rapport à la Terre. L’arc crépusculaire a une période de 13 mois environ. Jusqu’ici les mesures des diamètres de Mars ont été faites sans avoir égard ni à l’arc crépusculaire, ni aux taches polaires, ni à la variation dans la position de ces taches ; il en résultait un désaccord dans les valeurs de l’aplatissement déduites de ces observations, désaccord qui a