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SCHIAPARELLI. OPPOSITION DE 1883-1884.

Fig. B. — Longitude du centre = 24° (4 février). Vue peu différente de la précédente. Elles se confirment mutuellement.

Fig. C. — Longitude du centre = 71° (9 mars). En haut, le lac du Soleil. Vers le centre, le lac de la Lune, séparé en deux, et en forme de parallélogramme. Le Chrysorrhoas se montre géminé.

Fig. D. — Longitude du centre = 130° (25 janvier). Le lac du Soleil, en haut, à gauche. Le Gigas, double, traverse la planète comme une ceinture. Quels singuliers aspects ! Quelles largeurs de canaux ! Pas de détails.

Fig. E. — Longitude du centre = 139° (22 décembre 1883). Position peu différente de la précédente. De la mer des Sirènes, d’où descend, sur la figure précédente, un seul canal, le Titan, en partent deux : le Titan et le Tartare, qui vont aboutir au Trivium Charontis, dédoublé, où aboutit aussi l’Érèbe.

Fig. F. — Longitude du centre = 160° (27 février 1884). De la mer des Sirènes descend le Titan, comme une ligne droite verticale. Érèbe, double. Trivium Charontis, double. Propontis, double. Entre le Trivium Charontis et la mer Cimmérienne, Læstrygon, double.

Fig. G. — Longitude du centre = 220° (18 janvier). Le dessin n’a pu être terminé. Vers le centre, l’Élysée, entouré d’un anneau double, formé par les canaux géminés, Cerbère, Styx, Hyblæus et Eunostos, et paraissant suspendus à la mer Cimmérienne par le Cyclops, également dédoublé. Mystères sur mystères !

Fig. H. — Longitude du centre = 295° (19 février). La mer du Sablier ou Grande Syrte, singulièrement étroite, est à gauche du méridien central. Libye marécageuse ou couverte de végétaux. Népenthès. Petite Syrte, prolongée par le Thoth et le Boreosyrtis, très foncée. Phison. Euphrate. Lac Ismenius. Pas de lac Mœris.

À ces huit dessins, qui font le tour de la planète, nous avons ajouté la Carte d’ensemble tracée par l’habile astronome de Milan sur toutes ces observations. Que le lecteur en examine avec soin les détails : nulle description ne pourrait remplacer cet examen. Le ton relatif des diverses configurations aréographiques en a été exactement conservé dans cette reproduction en fac-similé. On voit que certaines lignes à peine estompées sont vraiment à la limite de la visibilité.

Ce planisphère martien s’arrête au 70e degré de latitude, au nord comme au sud. Mais nous venons de voir par les huit sphères précédentes que le pôle boréal ou inférieur a été parfaitement observé pendant cette opposition. L’inclinaison de l’axe était de +13° à +17°. Du 18 décembre au 9 mai, c’est-à-dire de 147 à 4 jours avant le solstice d’été de l’hémisphère boréal, la neige polaire a diminué de 40° environ de diamètre à 15°, c’est-à-dire de 2 400 à 900 kilomètres. Elle était à peu près centrée sur le pôle nord.

Le 5 février, une observation fort curieuse a été faite sur cette neige polaire. La mer foncée qui entourait la calotte neigeuse pénétrait comme un sillon obscur