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OBSERVATOIRE LOWELL, 1894. SAISONS MARTIENNES.

M. Schiaparelli a signalé aussi de son côté, en octobre 1894,

Fig. 124. — L’Hespérie le 7 juin.
des variations rapides dans cette contrée de la planète[1].

L’Atlantis a offert les mêmes apparences. Elle n’était certainement pas visible en juin et juillet, tandis qu’à partir d’octobre elle s’est montrée admirablement nette.

L’auteur signale plusieurs changements du même ordre, constatés avec la même précision.

Certains détails de ces variations sont

Fig. 125. — L’Hespérie le 24 août.
aussi curieux qu’intéressants. Par exemple, le Fastigium Aryn, le bout du cap triangulaire qui forme la baie fourchue du méridien, ou le Sinus Sabæus, a commencé à subir, en octobre, une étrange métamorphose. Jusqu’au 14 octobre, c’était, comme d’habitude, un Cap triangulaire d’un jaune d’ocre s’avançant dans le Sinus Sabæus. Mais le 15 octobre il se prolongeait par un léger ligament vers le Sud. Le 16, cette queue se voyait tout le long de Deucalionis Regio, formant une sorte de pont du continent au Nord, à Deucalion au Sud, et coupant complètement en deux

Fig. 126. — L’Hespérie le 30 octobre.
le Sinus Sabæus. On le vit ainsi jusqu’à la fin des observations.

Une autre chaussée du même genre s’est montrée en novembre, réunissant le promontoire de la Corne d’Hammon avec Hellas.

En novembre également, le Pont de la Lune parut réunir la Libye à l’Hellas.

Enfin, la région du disque qui avait été couverte au mois de juin par le cap polaire austral montra la transformation que voici dans sa teinte. À mesure que la neige disparut, elle fut remplacée par

  1. Voir plus loin.